Forêt nourricière 

La plantation du premier arbre, un noyer, a eu lieu le 9 février 2020, suivie de plus de 300 autres (arbres, arbustes et plantes) dans les jours qui suivirent. Ils occupent une petite partie seulement d’un demi-hectare de prairie que nous avons l’intention de convertir en forêt nourricière. Un début et un test !

C’est quoi une forêt nourricière ?

Comme son nom l’indique, une forêt nourricière (food forest en anglais), aussi appelée forêt-jardin, est une forêt qui nourrit… En soi rien de nouveau, nos ancêtres chasseurs-cueilleurs l’avaient d’ailleurs bien compris, seulement nous serions bien embarrassés de devoir comme eux parcourir la forêt sans relâche à la recherche de nourriture, et pour quel menu (du moins avant de devenir des as du régime paléo !). C’est que la forêt nourricière telle que nous l’entendons aujourd’hui est différente d’une forêt « classique » en cela qu’elle est orientée par l’homme dans le sens d’une plus grande production de nourriture. Pour cela, le garde-manger-forestier s’appuie sur un design bien précis qui observe, imite et tâche d’accélérer les processus naturels, selon les principes de la permaculture, et il mise bien entendu sur une grande variétés de végétaux comestibles.

Et si notre cher ancêtre, plutôt que de troquer sa vie nomade dans la forêt contre une vie sédentaire dans son champ (ce fameux « premier » qui a « enclos un terrain », inventé le travail, la propriété etc.), avait suivi cette « troisième voie » de la forêt nourricière ? Comment le monde en aurait-il été changé ? Sédentaire dans la forêt ! On peut s’amuser à spéculer sur cette question.

Une chose est sûre aujourd’hui : autant l’idée d’une vie nomade nous est devenue difficile voire impossible (même le corps et l’esprit vagabonds, voyages, internet, nous sommes tous assignés à résidence fiscale), autant les végétaux eux n’ont jamais mené aussi facilement une existence nomade, la mondialisation et le changement climatique aidant…, avec les joies de pouvoir goûter des fruits exotiques tels que ceux de l’asiminier trilobé d’Amérique ou du plaqueminier lotier d’Asie !